Malgré les brumes automnales qui envahissent la forêt d’Orléans et les esprits, je vais m’efforcer de ne pas bombyciner dans le vide pour vous parler du Bombyx du peuplier. Eh oui, ce papillon nocturne est en pleine période d’activité. Dès que l’hiver approche et que les gelées apparaissent, le moindre radoucissement le fait sortir de son cocon où il attend depuis le mois de juin, date de la nymphose de la chenille. Le terme Bombyx, mot vernaculaire s’il le faut, devrait être réservé au genre Bombyx, papillons de la famille des Bombycidés (Bombycidae) vivant tous en Asie. Le plus célèbre d’entre eux, le Bombyx du mûrier (Bombyx mori) élevé pour sa chenille (ver à soie) n’existe pas à l’état sauvage, c’est un papillon domestique. En France le terme Bombyx désigne des papillons nocturnes dans plusieurs familles : le Bombyx porte-brosse chez les Erebidae, le Bombyx dictéoïde chez les Notodontidae, le Bombyx des buissons chez les Brahmaeidae, le Bombyx versicolore chez les Endromidae, le Bombyx Isabelle chez les Saturniidae, le Bombyx du palmier chez les Castniidae, le Bombyx du chêne chez les Lasiocampidae, parmi d’autres bien sûr. Là, c’est sûr je bombycine, revenons au Bombyx du peuplier, membre de la famille des Lasiocampidae. Son binom latin est Poecilocampa populi. Ce papillon répandu de la forêt d’Orléans vient facilement à la lumière et il est donc assez facile de l’observer. D’une envergure de trente-cinq millimètres, c’est un petit papillon assez docile lorsqu’il est posé sur le rebord d’une fenêtre. Le dimorphisme sexuel est visible au niveau des antennes (voir photo). Les imagos du Bombyx du peuplier ne s’alimentent pas, leur durée de vie sera d’une dizaine de jours, suffisante pour la reproduction de l’espèce. La femelle, sitôt l’accouplement, dépose ses œufs par petits paquets sur les branches des arbres. Le peuplier, le chêne, les arbres fruitiers du jardin, et cetera, feront l’affaire, la chenille n’est pas difficile. Les œufs vont passer l’hiver sur les rameaux et la naissance des chenilles sera simultanée avec la sortie des bourgeons. De mars à juin, selon les saisons, la chenille s’alimente sur les rameaux. Dans la journée, elle se plaque aux branches pour passer inaperçue. Arrivée à la fin de sa croissance, elle descend au pied de l’arbre pour la nymphose  dans la litière ou légèrement enterrée. La chrysalide enfermée dans un cocon  passe l’été ainsi. A la fin de l’automne, un nouveau cycle recommencera.

CLASSIFICATION

  • Règne          : Animalia
  • Division      : Arthropoda
  • Classe           : Insecta
  • Ordre            : Lepidoptera
  • Famille         : Lasiocampidae
  • Genre            : Poecilocampa
  • Espèce          : populi