Après la visite de l’Est de la forêt d’Orléans, une balade à l’Ouest dans le massif d’Orléans, où, à l’approche de la Beauce, le terrain se fait calcaire. En cette fin de printemps les Orchidées sont de sortie et c’est un plaisir visuel sans cesse renouvelé  que d’en rencontrer. Parmi celles-ci, le genre Ophrys est remarquable pour sa ressemblance avec les insectes. Sur ce secteur de la forêt d’Orléans, l’Ophrys abeille se fait beau pour nous surprendre. Haut d’une trentaine de centimètres, il n’est pas toujours aisé de le voir dans la cohue des herbes des allées forestières que les gardes de l’ONF évitent de faucher, afin de préserver cette biodiversité. Ophrys vient du grec ophrus, traduit par sourcil. Ophrus, d’après Pline l’ancien, était une petite plante dont les deux feuilles servaient à se teinter les sourcils. Apifera tire son origine de apis : abeille et de ferare qui signifie : porter. Mais quel est le rapport avec les abeilles ? Eh bien, Ophrys apifera a développé une ruse pour assurer sa fécondation. Le labelle imite l’abdomen des abeilles solitaires du genre Eucera. L’Ophrys abeille, pour mettre toutes les chances de son côté, dégage un parfum imitant les phéromones des femelles. Un mâle de cette espèce, un peu novice, honorera dans une pseudofécondation la fleur et repartira chargé des pollinies qu’il déposera plus tard sur une autre fleur. La confiance dans cette méthode étant limitée, la fleur a recours à l’autofécondation. Les caudicules, supports des pollinies, se dessèchent et laissent tomber ceux-ci sur le stigmate. Le tour est joué, et cette autogamie provoque des variations de couleur que beaucoup appelle variété ou sous-espèce, mais ceci est une histoire de spécialistes.

         CLASSIFICATION

  • Règne           : Plantae
  • Division       : Magnoliophyta
  • Classe           : Liliopsida
  • Ordre            : Orchidales
  • Famille         : Orchidaceae
  • Genre            : Ophrys
  • Espèce           : apifera