« A la Sainte-Apolline, l’hiver s’achemine » dit le dicton du 9 février, alors le 10 « à la Saint-Arnaud, yesss tout est beau ! » Ben non, comme disent les Solognots. Pluie, neige, froid, grisaille, pas de crêpes (la Chandeleur est passée), alors un p’tit plongeon dans les photos de l’été dernier, quand le soleil généreux de juillet fait que tout est beau. Ah oui je me rappelle, une chenille qui ne ressemble à rien sur le chèvrefeuille, un truc « sans pignon, ni façade », genre que tu crois « qu’elle part quand elle revient ». Bref, comment n’ai-je pas aperçu plus tôt une telle pollution visuelle sur mon chèvrefeuille ? Alors pas de pitié, capture, nourriture à volonté et chouchoutage à donf pour que tout se passe bien, il faut savoir qui va sortir. Et voilà, je vous présente le Sylvain azuré, Limenitis reducta, famille des Nymphalidae, sous-famille des Limenitinae, habitant sympathique de la forêt d’Orléans. Ce superbe papillon, dont les ailes noires reflètent du bleu, ne se voit pas tous les jours. Il reste plutôt sur la cime des arbres, descend se faire admirer sur des branches basses où le regard doit être rapide pour ne pas le confondre avec le Petit Sylvain, … mais déjà trop tard. Difficile de voir la femelle déposer ses œufs sur le dessus des feuilles de chèvrefeuille (Lonicera sp), difficile de voir les premiers stades de la chenille qui se drape à l’extrémité des rameaux pour se protéger. Le Sylvain azuré que l’on peut traduire par «bleu des forêts » est discret malgré ses cinq centimètres d’envergure. Son vol plané lui apporte une classe que beaucoup lui envie. Limenitis reducta vole de mai à août en plusieurs générations suivant les climats. La chenille de dernière génération passe l’hiver accrochée aux rameaux de la plante hôte (Lonicera sp) dans un ramassis de feuilles et de fils secrétés que l’on nomme : hibernaculum ; si Sylvain savait ça !
CLASSIFICATION
- Règne : Animalia
- Division : Arthropoda
- Classe : Insecta
- Ordre : Lepidoptera
- Famille : Nymphalidae
- Genre : Limenitis
- Espèce : reducta
- Limenitis reducta, le Sylvain azuré.
- Découverte d’une chenille le 16 juillet sur le chèvrefeuille, Lonicera periclymenum. 15 mm, allure surprenante.
- Les « cornes » sont des scoli, pour Limenitis reducta, ils sont épais et munis d’épines à apex clair. Remarquable.
- Le 20 juillet, la chenille a mué, 20 mm, et changement de couleur. Les scoli sont pourpres et nettement visibles.
- Le 29 juillet, regard dans la boîte et surprise, une chrysalide aussi bizarre que la chenille. Je n’ai toujours pas d’idée sur l’identité du futur nouveau-né.
- Comme souvent la dernière mue larvaire est restée près de la chrysalide.
- Le 7 août à midi, la chrysalide est vide.
- Et voilà l’heureux ou heureuse élu(e) qui se détend, qui s’étire. Diable ! Comment ce beau papillon tenait dans une si petite chrysalide ? MAGNIFIQUE !
- Bonjour le Sylvain azuré. Le dessous des ailes ne laissent aucun doute, une seule rangée de points noirs. Que c’est beau un papillon neuf !
- Limenitis reducta sur la table pour se fortifier les pattes. Quatre, signe des Nymphalidae.
- Le Sylvain azuré sur une fleur de liseron finit ses étirements, Que c’est bon le soleil ! Une seule rangée de taches noires sous les ailes postérieures, le Petit Sylvain en a deux.
- Et voilà la fin de l’histoire, dernière pause avant le début de folles aventures. Que 2013 amène ta descendance.
- Et voilà, 2 août 2013, un papillon tout neuf me montre ses dessous en dégustant la marjolaine du jardin.
- Le même me montre ses dessus sur une autre plante aromatique, quelques coups d’ailes plus loin. Agréable visite.
1 comment
Julien Cr says:
Avr 7, 2018
Superbes photos ! 🙂
Je viens de trouver cette chenille sur le chèvrefeuille de ma mère 🙂
(Landes, Saint-Sever, 6 avril 2018)