Lorsque la pluie vernale ou automnale arrose les prairies et les allées de la forêt d’Orléans plusieurs jours de suite, et que l’humidité douce persiste, il s’y passe un curieux phénomène. Sortie des placards ou des vestibules, une multitude d’imperméables se promène, çà et là, debout ou à genoux, la tête tournée vers le sol. A vrai dire, ils sont habités par des mycophages à la recherche du « p’tit mousseron » dont le chapeau finira noyé dans une omelette, si les poules ont pondu. Le petit mousseron, ou faux-mousseron, ou cariolette, le marasme des Oréades pour son état civil, montre le bout de son chapeau aussitôt que le temps devient désagréable pour le promeneur. Le marasme des Oréades, Marasmius oreades en langage scientifique, fait partie de la nombreuse famille des Marasmiaceae qui regroupe beaucoup de petits champignons. Son nom spécifique évoque les Oréades, nymphes des montagnes qui, selon la légende, les consommaient ; un lien peut-être avec sa pousse en « rond de sorcière » pour le rendre encore plus mystérieux ? Malgré sa réputation de bon comestible, il faut être très prudent avant de le consommer, les confusions avec les Clitocybes toxiques et les petites Lépiotes mortelles sont souvent constatées par les mycologues avertis. De plus, les récoltes en milieux pollués ( bords de route,..) sont à proscrire. Les champignons sont dangereux, qu’on se le dise encore et encore.
CLASSIFICATION
- Règne : Fungi
- Division : Basidiomycota
- Classe : Agaricomycetes
- Ordre : Agaricales
- Famille : Marasmiaceae
- Genre : Marasmius
- Espèce : oreades
- Marasmius oreades, le marasme des Oréades, le faux-mousseron, la cariolette, le bouton de guêtre.
- Le chapeau du marasme des Oréades atteint les six centimètres de diamètre. Il est campanulé et festonné.
- Les lames de Marasmius oreades sont échancrées, assez espacées et interveinées. Elles passent du blanc sale au crème ochracé avec l’âge.
- Le pied des faux-mousserons est plein et ferme, plus rouge vers la base. On peut le tordre sans qu’il se rompt.
- Une belle pousse de Marasmius oreades sur une prairie rase. Sur la droite de la photo se cache dans l’herbe des Clitocybe dealbata : méfiance et prudence s’imposent.
- Le marasme des Oréades est très hygrophane : il change de couleur en séchant. Deux jeunes brun-roux à côté d’un exemplaire âgé, dont seul le mamelon a gardé sa couleur.