Avec l’arrivée de l’automne en forêt d’Orléans, la symphonie des couleurs chatoyantes commence. Les quelques châtaigniers, Castanea sativa, livrent leurs fruits aux sangliers et aux petits mammifères de tout poil et se parent de jaune. Les chênes d’Amérique, Quercus rubra, nouveaux arrivants de la forêt, enflamment la canopée orléanaise d’une multitude de rouges, rivalisant avec les feux solaires aux extrêmes du jour. Toutes ces feuilles tombées recouvrent le sol à la manière d’un patchwork multicolore. Dame Nature, dans sa bonté légendaire, y appose quelques coups de pinceaux en ajoutant ici et là de jolis champignons. Parmi ceux-ci les difficiles Cortinaires, innombrables casse-têtes du mycologue, apportent une féerie de teintes. Le petit Cortinaire semi-sanguin, Cortinarius semisanguineus, se cache dans ce décor. Son chapeau campanulé brun-fauve s’étale et devient plus olivâtre, rejoignant les feuilles du châtaignier dont le jaune se ternit. Le dessous du chapeau présente des lames rouge-sang que la couleur des spores brunit comme l’humidité brunit les feuilles de notre chêne rouge. Ces champignons défendent leur beauté en étant très toxiques.
CLASSIFICATION
- Règne : Fungi
- Division : Basidiomycota
- Classe : Homobasidiomycetes
- Ordre : Cortinariales
- Famille : Cortinariaceae
- Genre : Cortinarius
- Espèce : semisanguineus
- Cortinarius semisanguineus, Cortinaire semi-sanguin.
- Le Cortinaire semi-sanguin pousse en petite troupe dans les forêts de conifères ou de feuillus.
- Le chapeau de Cortinarius semisanguineus, campanulé jeune, s’étale par la suite en gardant son mamelon caractéristique.
- Les lames des jeunes exemplaires sont rouge-sang. Le reste du champignon est brun-olivâtre d’où son nom spécifique.
- Les Cortinaires ont des spores brunes, le dépôt de celles-ci sur les lames se remarque en passant le doigt dessus. Les lames reprennent la couleur rouge. Trace rouge à droite du pied.
- Deux exemplaires de Cortinarius semisanguineus sur les terrains acides du Massif de Lorris en forêt d’Orléans.