Orobanche amethystea (Thuiller,1799) – Orobanche du Panicault Flore Forêt d'Orléans

Malgré le printemps capricieux, la vie s’organise en forêt d’Orléans et s’apprête pour l’été. Ici ou là, sortent les champignons printaniers avec du retard et les papillons restent au chaud dans leur chrysalide. Les pluies abondantes n’ont pas découragé les plantes et au hasard d’une promenade à l’Est du massif de Lorris, j’ai découvert cette Orobanche à la fin mai. Les Orobanchacées sont difficiles à déterminer et il faut bien souvent connaître la plante hôte pour y arriver. Alors je suis retourné sur place, la plante s’est étoffée et ses fleurs sont plus visibles, plus de doute avec la présence du Panicault champêtre, Eryngium campestre. Les Orobanches sont des plantes parasites sans chlorophylle. Elles plantent des suçoirs dans les racines de leur plante hôte pour se développer. Les espèces d’Orobanches sont liées à des espèces ou des familles de plantes bien précises. Un pied d’Orobanche peut fournir cinq millions de graines, celles-ci pouvant attendre une quinzaine d’années en terre avant d’être en contact avec une racine de sa plante hôte. C’est ce contact aléatoire qui, malgré le nombre de graines, rend ces plantes assez rares dans la nature. Les fleurs pour l’Orobanche du Panicault sont généralement blanches veinées de lilas, regroupées en épi sur une tige légèrement violette, le tout rappelant la pierre Améthyste. Il n’y a pas de feuille sur la tige mais des écailles allongées. Lorsque les Orobanches poussent aux dépens des légumineuses (fèves, pois, colza, …) leur nombre peut anéantir une culture. Les noms grecs Orobos « légumineuse » et anchein « étrangler » qui lui donnent son nom générique n’ont pas été choisis au hasard. Le nom spécifique est souvent lié à la couleur ou à la plante hôte. Le nom de Orabanche violette est donné quelques fois pour Orobanche amethystea et quelques fois pour Orobanche purpurea ( parasite des Achillea), cette dernière étant franchement plus violette : alors méfiance ! L’appellation Orobanche du Panicault ne signifie pas pour autant que le Panicault est exclusivement sa plante hôte. Il y a d’autres Orobanches en forêt d’Orléans à découvrir.